Remise des Prix de l'Institut Phytofar 2013.
Le 5 novembre 2013, l’Institut Phytofar remettait, pour la septième fois, un prix de 7.500 € à deux projets qui contribuent à l’agriculture durable.
Au cours de son exposé, le président de l'Institut Phytofar, Prof. Arsène Burny, a présenté les futurs défis de l'agriculture et de la société. Par exemple, l'augmentation des périodes de sécheresse.
Dans son allocution de bienvenue, le président de Phytofar, Klaus Kötting, a quant à lui expliqué la complexité et la diversité des systèmes agricoles durables, aussi bien que la contribution essentielle de l'industrie agrochimique et de protection des plantes à la recherche et le développement.
11 dossiers ont été introduits (6 scientifiques et 5 professionnels).
Le prix scientifique est attribué au projet « PMV-01 stratégie de vaccination contre les dommages causés par le virus de la mosaïque du pépino dans la culture des tomates » présenté par le Dr. ir. Inge Hanssen - asbl Scientia Terrae, l'ir. Lieve Wittemans - Proefstation voor de Groenteteelt Sint-Kathelijne-Waver et le Dr. Rob Moerkens - Proefcentrum Hoogstraten.
Cela fait déjà une dizaine d'années que le virus de la mosaïque du pépino (PepMV) provoque, dans le monde entier, des pertes qualitatives et quantitatives dans la culture sous serre de la tomate. Depuis quelques années, 50 à 100 % des cultures de tomates en Belgique, aux Pays-Bas, en France, en Espagne, … sont contaminées par ce virus. À la demande des producteurs de tomates, trois centres de recherche flamands (Scientia Terrae, Proefcentrum Hoogstraten et Proefstation voor de Groenteteelt Sint-Kathelijne-Waver) ont uni leurs efforts en 2005 afin de chercher des mesures de contrôle visant à limiter les dommages causés par le PepMV. Avec l'appui de tout le secteur belge des tomates, un projet de recherche en matière d'agriculture subventionné par l'IWT a été élaboré, lequel a été approuvé et même prolongé à deux reprises. La recherche, qui aura duré six ans, a finalement conduit à une stratégie de vaccination où les plants de tomates sont vaccinés à un stade précoce de leur développement avec une souche bénigne du PepMV dans le but de protéger la culture contre de futures infections par des souches agressives du virus. La souche bénigne a été soigneusement sélectionnée et toute une série d'études d'efficacité ont démontré le fonctionnement particulièrement bon du vaccin. En collaboration avec les partenaires de recherche, la société De Ceuster N.V. a investi dans un dossier d'enregistrement afin d'enregistrer ce vaccin de la tomate, baptisé PMV®-01, au niveau européen comme produit de protection des plantes pour la culture protégée de la tomate. En raison de l'urgence et de l'absence de mesures de contrôle alternatives, le PMV®-01 avait déjà été autorisé en Belgique durant la saison de production 2011-2012 pour une période de 120 jours. Le produit a été appliqué cette année-là sur environ un tiers de la superficie de production, avec de très bons résultats. Pendant la saison de production 2012-2013, le produit a été autorisé tant en Belgique qu'aux Pays-Bas du 1er novembre 2012 au 28 février 2013. Pour la prochaine saison de culture, de nouvelles autorisations sont également publiées tant en Belgique qu’aux Pays-Bas. Au total, le PMV®-01 a été appliqué cette saison sur 440 ha de culture de tomates en Belgique et aux Pays-Bas et le produit suscite actuellement aussi un grand intérêt dans d'autres pays.
Le prix professionnel est attribué cette année au projet « L'agriculture de conservation telle que pratiquée sur l'exploitation de Claude Henricot », présenté par l'agriculteur Claude Henricot lui-même, en collaboration avec son fils Damien Henricot et son camarade d'études Christophe Versailles.
Claude Henricot a choisi, il y a plus de 12 ans, de transformer sa pratique agricole en un système durable. Le faible taux moyen d'humus dans le sol a été à l'origine de cette décision. Un sous-sol très dur et très compact s'était par ailleurs formé et la structure du sol cultivable était devenue médiocre. Il était devenu pénible de labourer, et chaque orage causait en outre à chaque fois d'importants problèmes d'érosion.
Les visites de plusieurs exploitations agricoles en France l'ont aidé à trancher et à opter pour la pérennisation de l'agriculture. La charrue est restée dans le hangar, le labourage du sol a été simplifié, il a opté pour une rotation des cultures et la plantation de plantes couvre-sol pour retenir la terre et lutter contre l'érosion. Les 4 premières années, il a fallu un peu chercher pour trouver un juste équilibre et développer les connaissances nécessaires. Aujourd'hui, le système donne des résultats et chaque année de nouvelles techniques sont appliquées, comme l'intégration de platebandes de fleurs et de nichoirs pour favoriser la biodiversité. À l'heure actuelle, ces mesures mises en œuvre sur l'exploitation agricole de Claude Henricot lui assurent un rendement comparable à celui des exploitations environnantes, tout en lui permettant de faire des économies de main-d'œuvre et de réduire la consommation de carburants, de produits de protection des plantes et d'engrais.
L'invité de cette soirée était Gilbert Houins, l'administrateur délégué de l'Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA). Il a evoqué les risques possibles au sein de la chaîne alimentaire en Belgique dans cette présentation.
Dans le film ci-dessus, vous voyez entre autres Klaus Kötting, président de Phytofar, le Professeur Arsène Burny, président de l'Institut Phytofar, le Professeur André Huyghebaert, vice-président de l'Institut Phytofar, l'administrateur délégué de l'AFSCA, Gilbert Houins, dont l'allocution portait sur le thème « Quels risques pour la chaîne alimentaire en Belgique », et la Ministre Sabine Laruelle qui a remis les prix.
Lauréats Institut Phytofar 2013.
Dans ce deuxième film, nous rendons visite aux 2 lauréats et ils nous montrent leurs projets en pratique.