Protection personnelle : pensez à votre santé !
Nous savons tous qu'en tant qu'agriculteur et horticulteur, nous devons utiliser les produits phytopharmaceutiques correctement, conformément aux instructions figurant sur l'étiquette : le bon choix de produit, le bon dosage, la bonne application et le bon moment de la journée. Lorsque vous utilisez des produits phytopharmaceutiques, il est logique de respecter les temps d'attente et les zones tampons, de prêter attention aux principes de la lutte intégrée contre les ravageurs et à l'impact sur l'environnement. Après tout, vous voulez protéger vos cultures. Mais avez-vous aussi pensé à vous protéger, vous, les agriculteurs et les horticulteurs ? Penser à sa propre protection et à sa propre sécurité est un élément important des "bonnes pratiques agricoles" !
Nous sommes encore trop peu conscients des risques et des effets possibles de l'application de produits phytopharmaceutiques sur le corps humain. Nous cherchons souvent des arguments fallacieux pour justifier le fait que nous ne portons pas de vêtements de protection appropriés : perte de temps, complexité du travail, maladresse, désagrément par temps chaud, … Mais cela peut conduire à des situations dangereuses !
Tout le monde peut imaginer une intoxication aiguë, lorsqu'une quantité relativement importante est ingérée ou absorbée en une seule fois. Ce que l'on connaît moins, en revanche, c'est la toxicité chronique, où de petites quantités pénètrent régulièrement dans notre organisme et peuvent provoquer des effets nocifs irréversibles à long terme.
En tant qu'utilisateur, il est important d'évaluer correctement les dangers et les risques des produits phytopharmaceutiques. Ces propriétés dépendent du danger spécifique du produit et de l'exposition à celui-ci. Les personnes qui se protègent correctement s'assurent d'une exposition minimale et les risques sont alors limités. Les informations sur les risques et les dangers du produit sont clairement indiquées sur l'étiquette au moyen de pictogrammes. Des informations détaillées sont fournies par des mentions de danger (phrases H, de "Hazard") et des conseils de prudence (phrases P, de "Precaution"). Lisez toujours attentivement l'étiquette avant d'utiliser le produit !
Quel vêtement de protection ?
Les vêtements de protection dont vous avez besoin dépendent évidemment du produit. Par ailleurs, il est toujours important de maintenir un niveau de protection minimal. 90 % de l'exposition aux produits phytopharmaceutiques pénètre dans notre corps par les mains. Le port de gants est donc indispensable ! Les gants de bonne qualité, résistants aux produits chimiques, sont en nitrile ou en néoprène. Choisissez la bonne taille pour qu'ils puissent être enfilés et retirés sans problème. Les gants troués ou déchirés doivent être retirés immédiatement, car ils présentent un risque accru de contamination personnelle.
Outre le port de gants, les combinaisons de pulvérisation imperméables offrent une bonne protection en couvrant le corps au maximum. Choisissez une combinaison de type 3 ou 4 (vêtements de protection imperméables ou étanches aux pulvérisations). Dans de nombreux cas, le port d'un pantalon long et d'une chemise à manches longues suffit à vous protéger, mais le port d'une combinaison de pulvérisation est une bonne pratique. En effet, une combinaison de pulvérisation à capuche de qualité réduit le risque de contamination. Évitez donc les shorts et les manches courtes pour minimiser l'absorption par la peau. Portez également des bottes imperméables pour une protection complète.
Pour les produits irritants et surtout corrosifs pour les yeux, il est conseillé de porter des lunettes de protection (lunettes chimiques) ou un écran facial.
Le port d'un masque à gaz avec filtre à charbon actif est-il nécessaire ? Pour beaucoup de produits, ce n'est pas vraiment nécessaire. En effet, cela dépend des propriétés de toxicité aiguë ou chronique du produit. Pour les quelques produits dont l'étiquette comporte une tête de mort, et donc dont la toxicité aiguë est élevée, c'est absolument nécessaire, et cela vaut également pour les produits dont la toxicité chronique est relativement élevée et qui peuvent causer des dommages à long terme dans l'organisme. Le charbon actif contenu dans le masque à gaz absorbe les polluants et vous permet de respirer de l'air pur. Combinez également le masque à gaz avec des filtres à poussière de type P2 ou, mieux, de type P3, afin que les fines particules de poussière soient également filtrées. Vous bénéficiez ainsi d'un degré élevé de protection.
C'est surtout lors du remplissage du pulvérisateur que nous travaillons avec le produit concentré et que l'exposition est la plus élevée. Dans ces circonstances, il est important de porter les vêtements de protection adéquats en fonction des propriétés toxiques spécifiques du produit. Une fois dans la cuve du pulvérisateur, le produit est plusieurs fois dilué et présente donc moins de risques. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas faire attention au contact avec la solution de pulvérisation diluée, bien au contraire.
Il est également utile de porter un tablier de pulvérisation pendant le processus de remplissage. Lorsque vous avez terminé le remplissage, accrochez le tablier de pulvérisation à un crochet près du site de remplissage, rincez les gants, enlevez-les correctement et lavez-vous les mains. De cette manière, vous pouvez conduire votre tracteur avec des mains et des yeux propres sans entrer constamment en contact avec des résidus de produits phytosanitaires.
Le choix des vêtements de protection à porter lors de l'utilisation de produits phytopharmaceutiques dépend donc du degré de contact avec les produits et de leurs propriétés intrinsèques. Ainsi, les conseils ne seront pas les mêmes lors du remplissage, de la pulvérisation, du nettoyage du matériel de pulvérisation ou de la réintégration d'une culture traitée. L'important est de faire preuve de bon sens et de tenir compte des dangers mentionnés sur l'étiquette de l'emballage. Se protéger correctement s'inscrit dans le cadre d'une utilisation durable des produits phytosanitaires.
Pour les gants réutilisables : veiller à un nettoyage adéquat
L’opérateur enlève uniquement les doigts d’un des deux gants. | Le deuxième gant peut être ôté jusqu’au poignet. |
Après avoir retiré complètement la première main, le pouce s’insère dans la partie supérieure du second gant pur extraire la dernière main. | Les deux gants sont alors enlevés, reste à les tenir bien droit en pinçant la partie intérieure seulement. |