L'AFSCA, Belplant et les organisations sectorielles intéressées signent un mémorandum visant à éviter les incidents liés aux produits phytopharmaceutiques
Ce vendredi 13 octobre, un mémorandum est signé par l'AFSCA, Belplant, Phybelco, Phytosystem, Phytodis, le Boerenbond, ABS, VBT et la FWA. Il s'agit d’un mémorandum d’accord concernant le suivi des incidents liés aux produits phytopharmaceutiques et produits exerçant une action phytopharmaceutique. Les différents engagements pris par l'AFSCA et ces organisations sectorielles permettront d’améliorer la collaboration entre toutes les parties et, par conséquent, d’assurer une production encore plus sûre.
Les produits phytopharmaceutiques sont utiles dans le contexte de la sécurité alimentaire car ils permettent de lutter contre les maladies et les insectes des plantes. Ces substances sont sans danger pour l'homme et l'environnement si elles sont utilisées à bon escient et selon les bonnes pratiques agricoles. Le commerce et l'utilisation des produits de protection des plantes sont très réglementés. Un système d'autorisation existe en Europe et prévoit que tout produit phytopharmaceutique mis sur le marché européen doit être autorisé.
Dans le passé, un certain nombre d'incidents liés aux produits phytopharmaceutiques (ex : contamination par des matières actives non autorisées) ont eu un impact majeur sur le secteur agricole et la chaîne alimentaire. Si cette contamination est détectée au milieu de la saison des récoltes, elle peut affecter les cultures et entraîner des pertes importantes pour les agriculteurs et le secteur agroalimentaire.
En 2020, les parties prenantes ont uni leurs forces pour rédiger un mémorandum offrant une meilleure protection non seulement au secteur, mais aussi indirectement aux consommateurs en cas d'incidents impliquant des produits phytopharmaceutiques.
L'AFSCA et les organisations sectorielles concernées (producteurs de produits phytopharmaceutiques, distributeurs et utilisateurs de ces produits) ont pris un certain nombre d'engagements qui visent tant à prévenir de manière proactive l'utilisation abusive de produits de protection des plantes, qu’à limiter les conséquences pour les utilisateurs en cas d'incident.
Ce mémorandum comprend entre autres les engagements suivants :
- Prévenir la commercialisation et/ou l'utilisation de produits phytopharmaceutiques non conformes en améliorant les connaissances sur ces produits. Des efforts sont déployés pour informer mais aussi pour renforcer l'autocontrôle.
- Détecter le plus tôt possible les produits phytopharmaceutiques non conformes qui présentent un risque potentiel pour la santé publique ou la sécurité alimentaire, afin de pouvoir agir rapidement. Les échantillons qui peuvent présenter un risque pour la sécurité alimentaire, seront analysés en priorité par les laboratoires. Si un problème est suspecté, les parties pourront décider de mesures supplémentaires d'atténuation de l'impact dans le cadre d'une consultation conjointe des parties prenantes. Des mesures nécessaires à la protection des consommateurs peuvent toutefois toujours être imposées unilatéralement par l'AFSCA.
- Développement d'un système numérique de traçabilité et de suivi. Il sera ainsi plus facile d'identifier les produits problématiques en cas d'incidents éventuels.
- Promouvoir la communication et la coopération en créant une plateforme avec toutes les parties prenantes où, entre autres, les résultats de tous les (auto) contrôles, sont discutés annuellement.
L'AFSCA et le contrôle des produits phytopharmaceutiques
Chaque année, l'AFSCA contrôle la présence et les teneurs en résidus de produits de protection des plantes dans les produits alimentaires. En 2022, 5.511 échantillons de fruits et légumes, céréales et autres produits d'origine végétale et animale ont été contrôlés. 97 % d'entre eux respectaient les normes légales.
Par ailleurs, 82 produits phytopharmaceutiques ont également été analysés en 2022 pour vérifier le respect des conditions de leur autorisation. 98,1 % de ces contrôles étaient conformes.
David Clarinval, ministre fédéral de l’Agriculture : « La signature de ce mémorandum permettra d'empêcher plus facilement l'utilisation de produits phytopharmaceutiques non conformes et de retracer plus vite l'origine des produits phytopharmaceutiques. Cela ne rendra non seulement notre chaîne alimentaire plus sûre, mais réduira également de manière significative les risques économiques pour le secteur agricole. Une bonne chose ! »
Herman Diricks, administrateur délégué de l’AFSCA : « Ce mémorandum nous permettra d'intervenir de manière efficace, rapide et proportionnée sur la base d'accords préétablis en cas d'incidents impliquant des produits phytopharmaceutiques, ce qui permettra non seulement de limiter l'impact sur les secteurs concernés, mais aussi de protéger les consommateurs. »
Sylvain Moissonnier, président de Belplant : « Belplant, Phytodis et leurs membres travaillent depuis des années ensemble pour améliorer la sécurité des aliments au sein de la chaîne alimentaire. La traçabilité digitale sur tous les lots de nos produits dans toute la chaîne est une étape supplémentaire dans la réalisation de cet objectif. »
Lode Ceyssens, Président de Boerenbond : « Boerenbond se réjouit de l'instauration d'une traçabilité probante des produits phytopharmaceutiques jusqu'aux agriculteurs, ce qui permettra de réduire considérablement les risques pour les agriculteurs et leurs clients en cas de problèmes sérieux. »
Hendrik Vandamme, président d’ABS - Algemeen Boerensyndicaat : « Cet accord doit garantir que des produits phytopharmaceutiques non conformes n'entrent pas sur le marché et n'aient donc aucune chance d'être utilisés par les agriculteurs et les horticulteurs. En tant qu'utilisateur de produits phytopharmaceutiques, l'agriculteur ou l'horticulteur bénéficie d'une plus grande attention portée à la traçabilité et d'une communication rapide et ciblée. ABS est demandeur de produits phytopharmaceutiques sans contaminants. Nous sommes convaincus que cela minimisera les conséquences négatives pour l’utilisateur de produits phytopharmaceutiques. »
Maxime Bughin, Administrateur de Phybelco : « Par la signature de cet accord, Phybelco réaffirme son engagement pour une agriculture durable dans le respect du consommateur, de l'environnement et du bien-être de l'agriculteur. Phybelco commercialise des produits phytosanitaires sur base de la lutte intégrée contre les ravageurs (IPM). »
Luc Vanoirbeek, Secrétaire général du Verbond van Belgische Tuinbouwcoöperaties – VBT : « Le VBT se réjouit d'une coopération encore plus étroite entre tous les acteurs concernés, qui permettra d'identifier rapidement les problèmes et d'élaborer ensemble des solutions, dans le but de minimiser l'impact sur la production agricole et horticole tout en offrant des garanties durables en matière de sécurité alimentaire. »