L'arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes sur les néonicotinoïdes met en évidence les incohérences de la réglementation européenne.
Pour l’agro-économiste Graham Brookes, la décision récente de la Cour de justice de l'Union européenne selon laquelle les États membres de l'UE ne peuvent plus accorder de dérogations pour l'utilisation de traitements de semences à base de néonicotinoïdes, soulève un certain nombre de questions importantes. Ces traitements de semences sont indispensables pour lutter contre les insectes gênants dans les cultures arables comme la betterave sucrière et le colza. Cet arrêt met en évidence, selon lui, l'incohérence réglementaire et l'embrouillamini que l'Union européenne a créés.
Alors que les implications de cet arrêt se dévoilent, l’agro-économiste se demande comment les agriculteurs pourront continuer à cultiver ces plantes en l’absence d’alternatives de contrôle efficace. La décision s'étendra-t-elle à l'interdiction de toutes les dérogations d'urgence permettant l'utilisation d'autres produits de protection de plantes interdits ? L'arrêt entraînera-t-il l'interdiction des dérogations d'urgence permettant l'utilisation systématique et généralisée de produits "interdits" dans le secteur biologique ?
Les agriculteurs français, par le passé déjà confrontés à des pertes de rendement importantes provoquées par les pucerons porteurs du virus - les rendements de la betterave sucrière en France ont chuté de 50 % ces dernières années - se sont mobilisés pour protester contre l'arrêt de la Cour, avec par exemple début février 2023, près d'un millier de personnes descendues à Paris pour protester.
Nos producteurs de betteraves belges sont également confrontés aux mêmes problèmes.
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