Le secteur mise sur l’innovation pour contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable
Innover pour atteindre la neutralité climatique, parvenir à une économie circulaire des matières plastiques, poursuivre l’engagement pour l’usage sûr et responsable des produits chimiques ainsi que former et attirer davantage de talents. Quatre défis mis en avant par essenscia, la fédération sectorielle belge de la chimie et des sciences de la vie, dans son nouveau rapport de développement durable afin de construire ensemble un secteur et une société durable. La septième édition de ce rapport sectoriel biennal a été présentée en présence de Zakia Khattabi, ministre fédérale du Climat, de l’Environnement, du Développement durable et du Green Deal et de Kathleen Van Brempt, députée au Parlement européen.
En 2009, essenscia a été l’une des premières fédérations industrielles en Europe à publier un rapport sectoriel de développement durable, élaboré à partir d’indicateurs transparents et détaillés provenant de statistiques officielles. Douze ans plus tard, la durabilité est plus que jamais d’actualité au sein des entreprises sectorielles mais également dans les foyers et dans les décisions politiques, avec les marches pour le climat, le Green Deal européen aux ambitions fortes et les Objectifs mondiaux de Développement Durable (ODD) des Nations Unies.
Un engagement fort
Ce nouveau rapport de développement durable démontre l’engagement du secteur belge de la chimie, des matières plastiques et de la pharma à contribuer activement aux efforts européens et sociétaux pour atteindre la neutralité climatique, une économie circulaire et un environnement plus sain. Avec la conviction que les innovations permettant de relever ces défis écologiques et économiques devront, dans une large mesure, provenir du secteur lui-même. L’enjeu ? Être pionnier et leader de l’innovation en matière de durabilité et de climat, tout en restant compétitif dans une économie mondiale, sans compromettre la prospérité de demain.
Yves Verschueren, directeur général d’essenscia : « Nous sommes une industrie en transition et nous le resterons encore un certain temps. Au cours des dernières décennies, les entreprises belges du secteur de la chimie et des sciences de la vie ont réussi à allier croissance économique et création d’emplois avec un impact environnemental de plus en plus réduit. Aujourd’hui, le secteur continue de progresser pas à pas, mais le défi auquel nous sommes confrontés en tant que société est particulièrement important et exige des efforts sans précédent en termes d’innovations et d’investissements. Nous nous retroussons donc les manches, mais nous tendons aussi la main au gouvernement et à tous les acteurs sociétaux qui souhaitent nous aider à réaliser cette transformation industrielle. »
Quatre défis
Quelles innovations nous permettront d’atteindre la neutralité climatique et avec quelles sources d’énergie ? Comment recycler encore davantage et surtout améliorer la qualité du recyclage des matières plastiques afin de pouvoir les réutiliser au maximum dans le cadre d’une économie circulaire ? Comment parvenir à un usage des produits chimiques le plus sûr possible pour les collaborateurs, les utilisateurs professionnels et les consommateurs, avec un impact minimal sur l’environnement ? Et comment pouvons-nous former encore davantage de talents techniques et scientifiques dotés des compétences nécessaires, avec davantage de diversité sur le lieu de travail ? Quatre sujets de société qui représentent à la fois des défis spécifiques pour le secteur mais également des opportunités : la chimie et les sciences de la vie détiennent les clés pour faire la différence. Par exemple, en investissant dans des technologies climatiques cruciales telles que la capture du CO2 ou le recyclage chimique.
Sofie Bracke, conseillère développement durable chez essenscia : « Ce rapport de développement durable met en évidence deux choses. Les bons résultats sont tangibles et il existe, au sein des entreprises, une grande volonté de progresser encore davantage. La tendance positive de ces dernières années se poursuit pour pratiquement tous les indicateurs. Cependant nous remarquons que, ces dernières années, certaines émissions vers l’environnement ont eu tendance à se stabiliser ou à stagner à un faible niveau. Il convient toutefois de noter que cela se produit avec un indice de production qui continue à augmenter et avec une haute valeur ajoutée. Les plus importants gains d’efficacité ont donc déjà été réalisés ; il est désormais nécessaire de procéder à une transformation plus radicale des produits et des processus. Ce qui est marquant, ce sont les actions prises sur le terrain : les entreprises innovent et investissent massivement, conformément à la Décennie de l’action préconisée par les Nations unies. Vous pouvez le constater dans les nombreuses initiatives sectorielles reprises dans le rapport. »
Quels sont les chiffres marquants de ce rapport ?
L’efficacité énergétique du secteur s’est améliorée de 62 % depuis 1995 et les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de moitié au cours de cette même période. De plus, par rapport à 2001, les principales émissions dans l’air et dans l’eau ont généralement diminué de moitié environ. Cette progression se poursuit également à plus court terme. Si l’on prend 2010 comme année de référence, la consommation énergétique du secteur s’est stabilisée à un niveau de production supérieur et les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 13,5 %. Les émissions de CO2 du secteur en 2019 ont même été inférieures de 8,8 % à celles de l’année précédente.
Les émissions acidifiantes, telles que l’azote ou l’ammoniac, ont diminué de 18 % depuis 2010 et ne représentent plus que 3 % du total belge. La consommation d’eau potable a diminué de près d’un quart, tandis que la qualité des eaux usées s’est améliorée de 32 %. Le secteur devient également de plus en plus circulaire. Les déchets industriels et les déchets d’emballages industriels ont tous deux diminué de 12 % entre 2010 et 2019 et représentent chacun à peine 4 % du total belge.
En termes socio-économiques, le secteur de la chimie et de la pharmacie renforce sa position de pilier de l’économie belge. L’emploi est en hausse pour la septième année consécutive, atteignant plus de 95 500 postes. Le pourcentage des femmes dans le secteur augmente, représentant ainsi 30 % des emplois et 40 % de l’ensemble des chercheurs en R&D, mais il existe encore une marge d’amélioration en matière de diversité. L’industrie de la chimie et des sciences de la vie reste également championne en matière d’exportations et d’innovations, représentant 36 % du total des exportations belges et quelque deux tiers des investissements dans la recherche et le développement au sein de l’industrie manufacturière. La valeur ajoutée du secteur s’élève à 20,8 milliards d’euros. Cela équivaut à 36 % de l’industrie belge, ce qui souligne une fois de plus l’importance économique de la chimie et de la pharmacie pour notre pays.
Les résultats et les conclusions du rapport de développement durable d’essenscia ont été présentés lors d’un événement à Bruxelles au cours duquel Isabel Albers (L’Echo/De Tijd), Ilham Kadri (Solvay), la ministre fédérale Zakia Khattabi, la députée européenne Kathleen Van Brempt et Sonja Willems (Janssen Pharmaceutica) se sont exprimées sur les défis du secteur.
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